L’esprit du Diaconat de Bordeaux

L’esprit du Diaconat de Bordeaux

Entré depuis peu au sein du Diaconat de Bordeaux, ma perception de ce qui constitue l’esprit du Diaconat peut intéresser ceux qui ne connaissent pas encore cette association mais aussi ceux qui y travaillent depuis longtemps et pourquoi pas, ceux qui pensent la connaître.

L’action concrète

La première force du Diaconat de Bordeaux que j’ai identifiée, c’est le goût de l’action concrète pour les autres, comme une condition de l’accomplissement de soi. En quelque sorte : Accomplir pour s’accomplir ou, comme l’écrivait Jean-Paul Sartre : « Faire et en faisant se faire et n’être rien que ce qu’on fait».

Entre ce que l’on pense et ce que l’on fait, il y a en effet de la marge. Certains disent même que : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». La pensée va et vient, les idées changent, les convictions mutent.

Les actions concrètes, on peut en mesurer le degré d’efficacité et corriger les erreurs au fur et à mesure. Quand on découvre les erreurs de la pensée, des idées et des convictions, il est généralement trop tard. Le mal est fait : il se compte parfois en millions de morts.

La vie réelle est toujours plus subtile et plus complexe que les idées (et les mots qui les portent). Que vaut une pensée qui ne subit pas l’épreuve des actes. L’arbre est beau mais s’il ne donne aucun fruit…

L’adaptation aux réalités sociales

La deuxième force du Diaconat réside dans sa capacité à s’adapter sans cesse aux réalités sociales, non pas dans une sorte d’esprit de suivisme que certains pourraient nous reprocher, mais simplement parce que si nous ne nous adaptons pas, nous devenons à proprement parler inefficaces.

En outre, l’action auprès des plus fragiles nous apprend que les personnes accompagnées sont « grandes » malgré leur fragilité, qu’ils sont plus humains que nous ; c’est-à-dire qu’ils ne portent pas les masques derrière lesquels nous nous cachons et ne développent pas les idées qui nous évitent d’avoir du courage.

Enfin, face à la logorrhée et à l’instabilité légales, face à la technocratie triomphante, face parfois même au mépris manifesté par ceux qui savent … sans faire, le Diaconat garde le cap en se pliant aux exigences du professionnalisme, de la vertu budgétaire, de la sécurité mais en exigeant sa place dans la co-construction des politiques publiques en matière de lutte contre l’exclusion et de promotion de l’accompagnement, notamment au sein de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), à laquelle le Diaconat de Bordeaux adhère. C’est à la fois dans un esprit militant et constructif que le Diaconat travaille.

Le respect des racines

La troisième force du Diaconat de Bordeaux, c’est le respect de ses racines, de son histoire et de sa vocation.

L’ADN du Diaconat lui a été transmis, il y a plus de deux siècles, par la société de bienfaisance protestante.

L’ADN du Diaconat, c’est de prendre soin des plus faibles comme doivent le faire des diacres. Les plus faibles, sans aucune distinction d’origine, de croyance…

L’ADN du Diaconat, c’est d’accueillir les bénévoles, de les former et de leur donner l’occasion de se sentir utiles au contact des plus démunis.

L’ADN du Diaconat, c’est de donner à ses salariés, les perspectives et les formations sans lesquelles le Diaconat ne peut être reconnu comme une association compétente et recevoir les agréments lui permettant d’agir.

Le professionnel comme le bénévole ont tous deux vocation à se donner à l’ouvrage : les uns pour tirer leurs moyens d’existence et les autres gratuitement.

La force du réseau

La quatrième force du Diaconat se trouve dans les liens que l’association a su tisser.

Membre de la Fédération de l’Entraide protestante et de la FNARS, le Diaconat fait partie d’un réseau composé d’institutionnels, d’associations, de fondations et d’entreprises, indispensable pour mener à bien la mission qu’il s’est donné. Les partenariats et les projets portés par plusieurs organismes sont aujourd’hui des modes d’action certes plus difficiles à manier, notamment s’agissant du montage juridique, mais ils se révèlent en définitive d’une redoutable efficience.

Le Diaconat a bien compris que pour assurer l’accueil et l’accompagnement des plus précaires, il convient d’être en mesure de faire appel, chaque fois que nécessaire, à l’excellence des organismes les plus compétents plutôt que d’essayer de tout faire au risque de mal le faire. C’est bien là la force du réseau de confiance qui a été créé.

La volonté d’innover

La cinquième force du Diaconat c’est sa volonté d’innover.

Le Diaconat est jeune dans sa tête car il innove sans relâche. Sa présidente, son bureau, son conseil d’administration sont régulièrement saisis des projets innovants proposés par le directeur qui au contact des réalités, est le mieux à même de capter les opportunités qui se présentent, de proposer les voies de progrès de la structure et de ses activités. Le conseil d’administration examine chaque fois, les avantages et les inconvénients de l’évolution proposée, en mesure les risques et fixe les aménagements éventuels. Le bon fonctionnement des institutions de l’association garantit la solidité des décisions.

 

Les cinq forces que j’ai cru distinguer au sein du Diaconat sont sans doute le fruit de sa longue histoire, de la sagesse, du dynamisme et de la générosité de ses membres. Elles montrent surtout la qualité et l’authenticité de la relation qui s’est établie entre les intervenants (salariés et bénévoles) et les usagers du Diaconat. J’ai pu constater par moi-même, comment chacun faisait grandir l’autre. C’est sans doute là que se trouve le cœur nucléaire du Diaconat à même de lui fournir une telle énergie.

 

Denis VAULTIER

Vice-président du Diaconat de Bordeaux 

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