Fatoumata B., sous-locataire

Pouvez-vous vous présenter ?

« Je m’appelle B. Fatoumata, je viens de la Guinée Conakry. Je vais avoir 37 ans au mois de Septembre. Là-bas, je travaillais à la Société Générale. J’ai rencontré quelqu’un, on est resté ensemble pendant une dizaine d’année, après je venais le voir souvent en France. Je suis tombée enceinte et après quand j’ai accouché de ma fille, il nous a quittées. C’est comme ça que je me suis retrouvée isolée, toute seule, je logeais chez une amie. Lui aussi, il devait rendre sa maison. Donc j’ai sollicité une assistante sociale, enfin une dame m’a conduite chez une assistante sociale du CCAS de Pessac, et avec elle on a contacté le Diaconat de Bordeaux pour savoir s’il pouvait y avoir une place pour nous accueillir. Ainsi, l’assistante sociale m’a mise en relation avec le Diaconat de Bordeaux. C’était au mois de Mai 2011. Donc depuis le mois de Mai 2011, je suis hébergée chez le Diaconat de Bordeaux. »

 

Avez-vous fait des études avant de travailler à la Société Générale ?

« Avant de travailler à la Société Générale, j’ai fait un Master en Economie/Gestion en Guinée. »

 

Depuis combien de temps êtes-vous en France métropolitaine ?

« Ça fait 5 ans bientôt maintenant parce que c’est l’âge de ma fille, et nous sommes venues ensemble au Diaconat de Bordeaux. On était d’abord au Foyer de Cenon. Au départ, je vivais là-bas en collectivité avec d’autres femmes dans ce foyer. C’était très bien, les gens étaient sympa, le Diaconat de Bordeaux était toujours là pour nous épauler. Et moi, personnellement, je venais de la Guinée, je ne connaissais rien. Je ne connaissais même pas les services administratifs donc j’avais vraiment besoin d’aide quoi. Avec le Diaconat de Bordeaux, on faisait des repas, ils (ndlr : les travailleurs sociaux) venaient et nous expliquaient comment ça se passe, comment faire pour nous intégrer, les démarches administratives à faire. Et puis on partageait des moments tous ensemble quoi. Au moins une fois par semaine, ils venaient et on passait du temps ensemble. Avec les enfants, ils organisaient aussi des sorties et puis Noël, le nouvel An, on nous invitait. On a vraiment passé des bons moments là-bas.

Et au bout de quelques mois, Ils m’ont proposé ce logement. Donc là, je suis en sous location depuis Novembre ou Décembre 2011. La même année en fait. Grâce à leurs soutiens et leurs aides, j’ai pu quand même faire un stage quand j’étais au foyer là-bas. J’ai fait une évaluation en milieu de travail pour deux semaines et ils m’ont aussi aidé à trouver une crèche pour mon enfant pour que je puisse avoir un peu du temps pour faire mes démarches et retrouver une activité donc pour ça, je les remercie infiniment. Claire et David ont toujours été là, enfin toute l’équipe quoi, a été disponible et m’ont beaucoup soutenue moralement et physiquement  parce que je venais de sortir d’une rupture et je ne connaissais nulle part où aller. C’était très difficile pour moi quoi. Mais ils ont été là pour moi et m’ont beaucoup beaucoup épaulé. Et aujourd’hui grâce au Diaconat de Bordeaux, ça va beaucoup mieux. J’essaye d’être autonome, j’ai entamé une formation pour être conseillère financière comme je travaillais dans le secteur bancaire, afin de voir si je peux réintégrer le milieu bancaire. D’ailleurs, au mois d’Avril, j’ai fait deux mois et demi de stage au Crédit Agricole, toujours dans le cadre de la formation. Mais j’avoue que sans l’aide du Diaconat de Bordeaux, sans le soutien qu’ils m’ont apporté, je ne serais pas là aujourd’hui quoi. Ils sont vraiment disponibles, et à chaque fois que j’ai un problème que ce soit administratif, pour la garde de ma fille, pour le logement ou pour des problèmes personnels, ils sont toujours là pour moi. »

 

Quand je vous dis Diaconat de Bordeaux, quels sont les mots ou phrases qui vous viennent à l’esprit ?

Moi, le Diaconat de Bordeaux, je ne les vois pas comme une structure seulement. Pour moi, c’est ma famille quoi, C’est la famille que j’ai ici parce qu’ils m’ont tout donné. En quelques mot, voila c’est ça le Diaconat de Bordeaux. Sans eux, je ne sais pas où je serais, qu’est ce que nous serions devenus mon enfant et moi. C’est grâce à eux aujourd’hui que j’essaye de m’en sortir, ils m’ont donné un toit, ils m’ont offert une stabilité, je ne dors pas dans la rue – je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui sont dans des difficultés – moi j’ai eu  la chance de les rencontrer, ils continuent d’ailleurs de m’accompagner, ce n’est pas fini. Chaque fois qu’on me dit qu’on va faire le bail glissant, j’ai un pincement au cœur, je me dis : ouais, je vais encore me retrouver seule et ils me manquent parce qu’on a tissé beaucoup de liens, moi j’ai beaucoup d’affections pour eux, et je pense que c’est réciproque donc c’est pour ça que ça me fait un pincement au cœur de les quitter. Mais je les comprends aussi quelque part, parce qu’il faut que je laisse la place à d’autres personnes, je ne suis pas seule, il y en a d’autres aussi qui sont dans le besoin donc c’est pour ça. C’est grâce à eux que j’ai pu obtenir tout ça, ils sont toujours là. Ils nous écoutent, ils nous aident beaucoup parce que ce n’est pas facile de s’intégrer quand tu ne connais pas. On partage tout avec eux comme les repas de fin d’année et ils sont toujours présents. Et moi je les remercie beaucoup, je vous remercie beaucoup. »

 

Est-ce que vous diriez qu’il vous a manqué des choses lors de votre prise en charge par le Diaconat de Bordeaux ?

« Pour moi, ça s’est très très bien passé. Il n’y a pas eu de problèmes pour nous. Je pense que dans l’ensemble, il n’y a rien à dire quoi car avec le Diaconat de Bordeaux, ça s’est super bien passé. »

 

Comment envisagez-vous l’avenir ?

« Si j’arrive à réintégrer le secteur bancaire, ça serait bien. Comme j’ai une expérience de 7 ans dans ce milieu et que c’est un métier qui me plaît bien, j’aimerais vraiment continuer dans ce sens là. Mais sinon, je ferais autre chose. On va également faire le bail glissant pour le logement mais on attend une réparation de dégâts des eaux. On attend qu’ils viennent arranger ça et après, on fera le bail glissant. Ça sera dans pas longtemps car le monsieur qui travaille pour le bailleur n’a pas pris les choses au sérieux mais le Diaconat de Bordeaux le relance. Si le monsieur ne vient pas, Claire m’a dit qu’elle en informera son responsable. Je me plais bien ici, j’adore mon appartement. Vous avez vu, il y a de l’espace et tout, et le Diaconat de Bordeaux m’a vraiment bien aidé à l’aménager car toutes les affaires que j’ai ici, c’est eux qui m’ont aidé à les obtenir.»

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