Aujourd’hui, je suis dans un centre d’hébergement d’urgence, je fais part d’un sentiment d’insécurité. Je me suis fait voler la seule chose de valeur, mon téléphone. Mon téléphone me donnait le droit de contacter le 115, de faire toutes mes démarches : travail, social…
J’ai un sentiment d’inégalité, car j’ai beau faire le nécessaire, honorer mes rendez-vous, alors que je suis tous les jours dans la crainte de ne pas pouvoir bénéficier d’un lit, d’un repas, d’une douche.
Je suis fragile aujourd’hui, mal être, car depuis mes 18 ans, je fais le 115. Avant, le Conseil général avait ma prise en charge. Depuis ma majorité, je suis seul dans la jungle de la rue.
Avec mes soucis affectifs et familiaux que j’ai subis depuis tout petit.
Le fait de vivre à la rue, sans repères, j’ai aujourd’hui des soucis judiciaires depuis l’été 2013. J’ai connu la prison pendant 4 mois. Cela n’a pas amélioré mon quotidien aujourd’hui.
Lorsque je suis arrivé sur Bordeaux, j’ai fait le 115. Un jour une place, puis pendant deux jours rien, l’attente est longue… Pendant un mois, je vis ce scénario.
Par la suite, j’obtiens 15 nuits à Trégey. Des projets se créent, professionnel, social et un soutien médical. Des repères s’établissent, je m’ouvre au personnel et aux résidents.
Depuis, je n’ai pas fait le 115 pour une place car je suis prolongé sur Trégey.
Je me pose quand même la question. Pourquoi nous devons appeler le 115 qu’à 13h pour une place. Pourquoi pas le matin ? Cela nous dispenserait d’un stress jusqu’en début d’aprèm et cela permettrait de mieux nous organiser si nous n’avons pas de place.
Je suis satisfait de l’accompagnement social fourni par les professionnels du CAIO.
R. Grégory